1200 km dans le désert : quand l’impossible devient possible !

Retour sur la 1200 non-stop en Mauritanie, du 27 octobre au 21 novembre 2022

Course la 1200 non-stop dans le désert de Mauritanie en 2022
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Nous avons rendez-vous dans le désert mauritanien avec précisément un départ dans ce qu’on appelle « L’œil de l’Afrique ». Joli clin d’œil, n’est-ce pas ?

OCTOBRE 2022 :

2e édition de cette 1.200 non-stop. 10 coureurs triés sur le tamis du bac à sable vont se lancer pour cette grandiose traversée de 1200 km… La traversée va durer 20 jours maximum soit 468 heures de course.

La plupart de ces géants de l’ultra ont déjà un grand vécu du désert : la route du sel dans le Ténéré en 2004 – 2006, l’Égypte le désert blanc 2008/2009, le Maroc, le Rajasthan et la Tunisie.
Ils ont l’expérience du terrain, ils sont aguerris. Ils savent s’adapter à la topographie et se fondre dans cet espace minéral pour avancer imperturbablement jusqu’au bout du bout de l’aventure. Ils ont l’esprit d’anticipation et un côté visionnaire pour gérer et digérer les difficultés. Ce sont des hommes d’expérience, atypiques, inclassables et hors cadre !!! Ce sont des bêtes du désert, des addicts du bac à sable, enivrés de ce parfum d’aventure qui les obsède. Ils ont aussi ce côté attachant, respectueux et humble qui force notre admiration.
La course est réservée à 10 coureurs qui ne vont pas vous décevoir. Faisons-leur confiance. La sélection est basée sur leur cursus de coureur d’ultra mais pas que. La sélection tient compte aussi de leur capacité à affronter ce défi, au calme nécessaire pour faire face à toute éventualité et une bonne gestion de la traversée (gestion de l’effort, alimentation appropriée, les temps de repos, les temps de sommeil flash, mais aussi de solidarité pour porter secours ou assistance à un compagnon de route en difficulté passagère). Il faut évidemment pour ce genre de défi un mental d’acier. Je dirais même un mental d’acier trempé à la sueur de leurs efforts.
L’objectif de chacun est de terminer à tout prix, même dans la souffrance. Dans la tribu Gestin, nous sommes des têtus… On aime le travail bien fait, c’est notre point d’honneur. Si le corps vacille, le mental arrive à la rescousse pour faire le sale boulot. On ne lâche rien !

« L’Homme est fait pour gagner. Il peut être détruit mais ne peut être vaincu »


NOVEMBRE 2022 :

Les ultra-terrestres de l’extrême running

Démontrant une volonté inébranlable, les monstres sacrés du désert ont été admirables lors de cette course unique qui s’est déroulée sous des températures de 40 à 45 degrés.

10 concurrents au départ, 8 à l’arrivée : un excellent taux de réussite pour une telle épreuve.
Marko (Suisse) a surclassé l’épreuve en bouclant la course en 12 jours soit une moyenne de 100 km par jour ! Immense athlète qui a superbement géré sa course, sans commettre la moindre erreur. Il a par ailleurs fait preuve de bienveillance envers tout le monde, ce qui ne gâche rien. On le reverra certainement sur de nouveaux challenges qui sortent des sentiers battus.
Derrière Marko, on retrouve 2 habitués des courses non-stops extrêmes. Patrice Fayol et Isabelle Dufour ont déroulé à la régulière, pour mériter leur classement. Leur grande expérience a parlé.
Le Japon est à l’honneur avec la 4e place de Takao qui a souffert de problèmes rhino-pharyngés pendant la dernière semaine de course.
En 5e position, on retrouve l’Allemande Brigid Wefelnberg qui, après un départ difficile, a enclenché le turbo et, sans repos pendant 3 nuits, est parvenue à remonter au classement. C’est une grande battante qui nous émerveille toujours.
6e ex-aequo, Eric qui faisait son baptême du feu dans la tribu des extrême runners. Il a beaucoup souffert des pieds, mais n’a rien lâché et sa volonté indestructible lui permet de terminer en compagnie de Benoît et son drapeau breton qui a flotté au vent sur la ligne d’arrivée.
Jacques, notre vétéran, termine 8e. En 1999, il avait participé à la première édition de la Trans 333 (déjà en Mauritanie). Chapeau bas à toi Jacques. A 72 ans, tout est encore possible.

Osez ! Osez ! Osez ! Tout est possible si vous le décidez. Le monde appartient aux optimistes et aux baroudeurs de grande envergure.

Classement de la 1200 en novembre 2022 :

 1ER MARCO JAEGGI 303h15 (12 Jours et 15h15)
• 2EME ISABELLE DUFOUR / PATRICE FAYOL 390h (16 Jours et 6h)
• 4EME TAKAO KITADA 397h30 (16 Jours et 13h30)
• 5EME BRIGID WEFELNBERG 408h45 (17Jours et 45mn)
• 6EME BENOIT HEURTEBIS / ERIC BLANC 432h45 (18 Jours et 45mn)
• 8EME JACQUES MOREL 443h (18 Jours et 9h)


3 participants ont particulièrement apprécié leur succès :

Éric Blanc, le petit nouveau dans la tribu qui avait osé se lancer. Ce qui prouve qu’il faut savoir oser dans la vie pour réussir. Les deux autres, Benoît Heurtebis, le breton de Cléguérec qui avait abandonné en 2019 sur la 1000 à cause d’un arrachement de la vante plantaire, et Jacques Morel, notre doyen de 72 ans, contraint à l’abandon suite à un problème de GPS à 50 km de l’arrivée. C’est une belle revanche pour ces deux phénomènes de l’extrême. Bravo pour leur pugnacité.
Bravo aussi à Marion, le médecin de la course qui, sans relâche, 24 heures sur 24, a fait preuve de sa disponibilité pour remettre sur pied et soulager les douleurs de nos baroudeurs avec les soins adéquats. Sans toi, Marion, il y aurait eu beaucoup plus de dégâts. Dans une telle épreuve la qualité du staff médical est un élément clef.
Pour terminer ce résumé de la course je tiens à adresser tous nos remerciements aux chauffeurs et cuisiniers de l’équipe de Seck (agence Atar Voyages) qui eux aussi ont démontré leur efficacité et un professionnalisme sans faille, faisant preuve d’un dévouement hors normes, sans jamais compter leurs heures. Merci, vous êtes formidables !

On ne peut pas conclure sans mentionner Dominique Audry, en tête jusqu’au 1000e kilomètre, contraint à l’abandon du fait de problèmes rénaux persistants. Il était l’un des favoris pour la victoire. Nous lui souhaitons un prompt rétablissement et nous espérons le revoir dans la tribu Gestin.
Bravo également à Bernard Monin, souffrant de problèmes récurrents aux pieds, il a dû s’arrêter au CP24 (480 km). Bernard est un habitué de l’Extrême Running, fidèle depuis 20 ans.
Et un Grand Merci, évidemment, à notre ami Paolo, photographe, pour son travail sur l’événement.

Le directeur de course (et baroudeur devant l’Éternel), Alain Gestin

Vous êtes des phénomènes. je suis tellement fier de vous ! Une nouvelle page vient d’être remplie. Il en reste encore quelques-unes… Tout est une question d’envoie… et de volonté !

Les finishers de la course 1000 km dans le désert

Trail dans un désert blanc

Les gagnants de la course 1000 km dans le désert avec Extreme runner

Coureur d'ultra-trail dans le désert pour la 1000 km