Dominique Audry

Paru en 2010 dans « Le Régional de Cosne »

VAINQUEUR DU TRAIL EN UNE ÉTAPE, LE PLUS LONG AU MONDE :

Le cosnois Dominique Audry, au bout du désert et de lui-même

Le cosnois Dominique Audry vient de remporter, dans le désert égyptien. La 4° édition de la « 555 + », l’ultra-trail (course à pied extrême} en une étape ie plus long au Monde, sous-titré « La route des esclaves », Quelle suée !

Dominique, dont « Le Régional » avait suivi la route fin 2009, dans le Sahara marocain lors de la 10° « Trans 333 » qu’il avait bouclée en 2° position, pense que « l’esprit n’a de limites que celles qu’il s’impose ». Il en a trouvé de nouvelles cet hiver, en Egypte, à l’âge de 48 ans, toujours guidé par « une recherche valorisante de soi-même » et « un combat de plus ». Lauréat de la fameuse « 555 + », il a confirmé sa place dans l’élite internationale de la discipline.

Six nuits sans réel sommeil

Cette course a lieu tous les deux ans, sur la base de 555 km non-stop en serai-autosuffisance et orientation GPS sans balisage. La 4° édition faisait en réalité 597 km pour un dénivelé de 13 800 m, 26 contrôles de pointage obligatoires tous les 22 km et 9 jours de barrières horaires. Dans l’effort entre l’oa-sis de Barahia et l’arrivée dans « un canyon digne des westerns américains », Dominique a aussi trouvé du réconfort à travers la beauté des paysages, la traversée du désert noir suivi du fabuleux désert blanc et les 140 km de la « mer de sable ».

Parmi la trentaine de coureurs amoureux des espaces désertiques inscrits, principalement des européens, un anglais est parti en trombe. « J’ai décidé de prendre la tête accompagné de Patrice Fayol, le vainqueur de la dernière édition 2008 dans le Ténéré au Mali, sur la route du sel », explique le cosnois expatrié à Paris. « Nous avons réalisé le départ le plus rapide de la « 555 + » avec 140 km en 23 heures, et la bagarre a fait rage avec Thierry Corbarieu, le vainqueur de la « 333 » 2009 au Maroc, et Gérard Segui, « finisher » de la très exigeante « Spartathlon » en Grèce ».

Finalement, le trio a décidé implicitement de poursuivre ensemble, « en vue des difficultés qui nous attendaient ». Un rythme soutenu a été gardé et le repos s’est résumé à « des micro-siestes réparatrices, soit six nuits sans réel sommeil ». Au moins ces « runners » de l’extrême auront-ils profité à fond des « paysages extraordinaires de « Magic Spring », des immensités de formes calcaires du désert blanc, uniques au Monde, avant les dunes ». Les rencontres humaines auront toutefois été moins nombreuses que les enchantements des sens, dans ce cadre où la température passe de 35° le jour à 5° la nuit.

épargné par les blessures

Dominique a fini « épargné par les blessures grâce à une bonne préparation des pieds et malgré la fatigue qui m’a gagné ». Sa moyenne quotidienne est restée supérieure à 100 km par jour, pour une victoire finale en 143 heures en une seule étape sans assistance. Gérard Segui, le 2°, est arrivé au milieu de la nuit 12 heures plus tard. Une dizaine d’abandons a été enregistrée.
Selon Dominique, « les souvenirs de cette belle aventure humaine et sportive resteront à jamais gravés dans les esprits ». En attendant d’autres exploits à réaliser aux quatre coins du Monde, où sont organisés des périples de ce genre à la hauteur de sa quête. Sa prochaine destination, en 2011, pourrait être l’Australie, pour une épreuve sous une nouvelle mouture.